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La ganiture capitonnée

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Valérie est notre éditeur technique pour ce numéro 6. Diplômée d’un 3ème cycle d’histoire du mobilier, Valérie Pizzi est également le coauteur d’un livre de référence sur Leleu (aux éditions Hayot) en 2005. Elle participa notamment à la réalisation de ce livre à travers une centaine de dessins originaux du répertoire des formes Leleu. Entre 2005 et 2006, elle fût conférencière au Musée des Années trente de Boulogne Billancourt. Elle y anime des ateliers pour non-voyants portant sur la marqueterie et la tapisserie. Portée par son désir de transmettre, Valérie est aujourd’hui formateur agréé d’état en garniture de siège. Elle anime entre autre « conseils de pro » dans l’émission Déco8 sur Direct8. En 2009, elle crée 'Maison Salamandre’, une entreprise de Restauration de mobilier ancien et de tapisserie en siège.

Rédacteur Technique pour ce numéro : Valérie Pizzi

Valérie est notre éditeur technique pour ce numéro 6. Diplômée d’un 3ème cycle d’histoire du mobilier, Valérie Pizzi est également le coauteur d’un livre de référence sur Leleu (aux éditions Hayot) en 2005. Elle participa notamment à la réalisation de ce livre à travers une centaine de dessins originaux du répertoire des formes Leleu. Entre 2005 et 2006, elle fût conférencière au Musée des Années trente de Boulogne Billancourt. Elle y anime des ateliers pour non-voyants portant sur la marqueterie et la tapisserie. Portée par son désir de transmettre, Valérie est aujourd’hui formateur agréé d’état en garniture de siège. Elle anime entre autre « conseils de pro » dans l’émission Déco8 sur Direct8. En 2009, elle crée 'Maison Salamandre’, une entreprise de Restauration de mobilier ancien et de tapisserie en siège.  Lorsque l'on pense garniture compliquée, bien souvent le capiton arrive en premier. Le capiton demande un travail minutieux afin d’obtenir des capitons réguliers mais également une bonne maîtrise de la tapisserie afin d’obtenir des capitons fermes. C’est cette densité qui rend le capitonnage esthétique mais guère confortable il faut bien le reconnaître.

Le mot capiton que l’on voit apparaitre sous la Régence, est au début employé essentiellement pour des coussins, puis pour des garnitures boutonnées. Sous le Second Empire, la garniture capitonnée connaîtra son apogée et sera déclinée, outre sa forme traditionnelle en losange, en carré, voire en rectangle...

Il est nécessaire de commencer en réalisant une cuvette profonde. Le bourrelet de la cuvette doit être bien creusé afin de permettre au bouton de tirer les capitons sur les bords de la garniture, le plus profondément possible.

Il est possible de donner plusieurs formes aux capitons : en losange, en carré ou en étoile (en partant d’un point central). Ensuite il faut déterminer la profondeur des capitons puisque c’est en fonction de celle-ci que l’on détermine l’ampleur.

Il n’existe pas de règle concernant le nombre et l’ampleur des capitons car ceux-ci dépendent des dimensions du siège et de sa forme. Il est donc important de bien préparer son traçage afin d’obtenir la garniture capitonnée la
plus équilibrée. Nous pouvons toutefois nous appuyer sur des points logiques : le bouton des capitons du bord doit se situer à environ 3 à 3,5 cm du bord (c'est-à-dire à l’aplomb du fond de la cuvette) afin de pouvoir descendre dans la garniture. Il doit également logiquement se situer à un demi-capiton du bord.

Enfin, la hauteur de la cuvette est aussi logiquement proportionnelle à la grandeur du capiton (6 cm maximum).

Il est primordial de trouver le bon équilibre entre la profondeur du capiton, son nombre, sa largeur afin que l’ensemble soit esthétique. De gros capitons sur un petit siège ne conviennent pas. Il est préférable d’en faire plus et plus petits.

Pour commencer, nous allons voir ici comment réaliser un capiton sur une assise rectangulaire.

Après la réalisation de la cuvette, placez un papier kraft sur la cuvette, la maintenir avec des houzeaux et tracez les bords de la cuvette sur le papier. Enlevez le kraft. Tracez dessus une droite coupant le centre dans la largeur (droite YY’) et une droite coupant le centre dans la longueur (droite XX’). Vous obtenez un point central. Ce point central, le point 0 sera le centre de votre premier capiton. Tracez ce capiton et nommons les 4 angles de ce capiton A, B, C, D. Ces 4 points correspondent aux 4 boutons qui vont serrer le capiton (Schéma 1)

Définissez la grandeur et la largeur de votre capiton en fonction des éléments
déjà énoncés ci-dessus.

Mesurez avec un compas, la distance entre OB ou OD (correspondant logiquement à la longueur d’un demi capiton) et avec le compas, reportez sur YY’ (correspondant à la profondeur du siège ou à sa hauteur pour un dossier) cette mesure, en commençant du point B, jusqu’en haut puis du point D, jusqu’en bas. La droite YY’ est maintenant coupée en segments correspondant à la taille d’un demi-capiton.

Tracez maintenant des parallèles à XX’ passant par ces points.

Sur ces parallèles, reportez toujours au compas, comme précédemment la distance correspondant à la largeur AC, autant de fois que cela est possible et ce sur toutes les parallèles en commençant par reporter la distance à partir du point A, puis du point C. Ensuite, sur la parallèle passant par le point D, en commençant par ce même point, idem de l’autre coté, à partir du point B.

Maintenant votre tracé représente des parallèles coupées par des points positionnés en quinconce. Ces points représentent l’emplacement des boutons du capiton.

Repositionnez maintenant le papier kraft marqué sur la cuvette, en l’ajustant bien et piquez des houzeaux dans le kraft aux futurs emplacements des boutons, afin de marquer leur emplacement sur la garniture (fond de cuvette). C’est à cet emplacement que vous placerez les ficelles de serrage.

La réalisation proprement dite du capiton commence.

Coupez des ficelles de 70 cm environ autant de fois que vous avez de boutons de capitons. Passez une ficelle sur ces points en emprisonnant environ 5 à 6 fils de la toile (en diagonale pour éviter l’arrachage de la toile) et faite un petit nœud provisoire au bout (boucle dans boucle) afin
de les maintenir en place.

Une fois toutes les ficelles placées, il faut maintenant réaliser des lacets afin de mettre notre cuvette en crin. La boucle des lacets passera entre les ficelles de serrage mais sans les emprisonner (pour que l’on puisse les tirer ensuite). Attention, quelque soit le siège, le capiton central est repéré par 4 ficelles de serrage de couleur (colorer les bouts avec un feutre).

La mise en crin se fait en partant d’un coté, en progressant rangée par rangée. Il est important de réaliser une mise en crin homogène afin que le capiton ait la même densité partout. Il fait veiller à bien relever les ficelles de serrage au dessus. Evidemment, la quantité de crin détermine la hauteur du capiton.

Il est possible de calculer cette ampleur : positionnez une bande de carton à anglaiser sur le point A et courbez le pour que l’autre extrémité touche le point C. La courbe obtenue est déployée et mesurée avec une règle. C’est la différence entre la longueur obtenue et celle du capiton (L) qui donne l’ampleur. (Schéma 2)

L’arrondi du capiton fait varier l’ampleur de celui-ci. Cf tableau des ampleurs. (Schéma 3)

Par exemple : capiton d’une longueur de 90 mm pour une hauteur de 40mm, l’ampleur à rajouter est de 43 mm, soit une mesure à reporter sur la toile blanche de 90 + 43 = 133mm Il faut maintenant reporter le tracé des capitons sur la toile blanche en rajoutant l’ampleur à la mesure de base, au feutre ou au crayon car la craie s’effacera avec la manipulation. Exemple : 6cm x 9cm sans ampleur = 9cm x 12cm avec l’ampleur.


Une fois toutes les ficelles placées, il faut maintenant réaliser des lacets afin de mettre notre cuvette en crin. La boucle des lacets passera entre les ficelles de serrage mais sans les emprisonner (pour que l’on puisse les tirer ensuite). Attention, quelque soit le siège, le capiton central est repéré par 4 ficelles de serrage de couleur (colorer les bouts avec un feutre).

La mise en crin se fait en partant d’un coté, en progressant rangée par rangée. Il est important de réaliser une mise en crin homogène afin que le capiton ait la même densité partout. Il fait veiller à bien relever les ficelles de serrage au dessus. Evidemment, la quantité de crin détermine la hauteur du capiton.

Il est possible de calculer cette ampleur : positionnez une bande de carton à anglaiser sur le point A et courbez le pour que l’autre extrémité touche le point C. La courbe obtenue est déployée et mesurée avec une règle. C’est la différence entre la longueur obtenue et celle du capiton (L) qui donne l’ampleur. (Schéma 2)

L’arrondi du capiton fait varier l’ampleur de celui-ci. Cf tableau des ampleurs. (Schéma 3)

Par exemple : capiton d’une longueur de 90 mm pour une hauteur de 40mm, l’ampleur à rajouter est de 43 mm, soit une mesure à reporter sur la toile blanche de 90 + 43 = 133mm Il faut maintenant reporter le tracé des capitons sur la toile blanche en rajoutant l’ampleur à la mesure de base, au feutre ou au crayon car la craie s’effacera avec la manipulation. Exemple : 6cm x 9cm sans ampleur = 9cm x 12cm avec l’ampleur.
Positionnez la toile blanche marquée sur le crin et commencez par passer les ficelles du capiton central. Afin de ne pas déchirer la toile lorsque l’on tirera sur la ficelle, il est important de bien passer les ficelles (avec un carrelet) en diagonale par rapport aux fils de trame (trous espacés de 0,5 cm environ). Puis, on poursuit le passage des ficelles en rayonnant autour du capiton central.

Dès que la ficelle est passée, il faut la maintenir serrée grâce à un nœud « provisoire » (boucle dans boucle).

En effectuant le serrage (en plusieurs fois, le dernier serrage au maximum avec un nœud coulant), les plis commencent à se former et il faut les orienter. La mise en blanc étant le brouillon de la couverture il est important de travailler aussi sur ces plis. Il faut ensuite les coudre au point caché pour éviter qu’ils se déforment (ce qui permet également de corriger les défauts). Sur une assise, l’on privilégiera l’orientation des plis vers l’avant car lorsque l’on est assis, on a tendance à glisser vers l’avant ce qui aura pour effet d’ouvrir les capitons s’ils sont orientés vers le haut. (Schéma)

Pour la couverture, posez une fine couche de ouate sur la mise en blanc, en prenant soin de retirer un peu de ouate dans le fond du creux pour éviter une surépaisseur qui empêchera de tirer le bouton.

Les capitons ne sont pas tracés sur le tissu décoratif. Comme pour la mise en blanc, commencez par le capiton central en ajustant l’étoffe droit fil.

Commencez la pose des boutons par les boutons du capiton central. Il est possible de récupérer les ficelles qui ont servi au serrage de la toile blanche. Sortir les deux brins avec un carrelet droit, toujours en diagonale en respectant un écart de 0,5 cm. Passer l’un des brins dans le bouton et faire un nœud coulant au dessus pour le maintenir. Le brin libre est repassé sous le nœud coulant pour former une boucle que l’on serre à fond. Le brin est ensuite repassé dans la boucle qui est serrée ce qui fait descendre le bouton. A la fin, elle est coupée puis cachée sous le bouton.
Il ne faut pas coudre les plis du tissu de couverture, c’est la tension qui forme ces plis. Logiquement plus le capiton est creux et plus les plis sont profonds et bien formés.
Attention au style de tissu choisi : certains velours unis et les satins chatoyants se prêtent bien à ce genre d’exercice, leurs reflets étant accentués par les plis. A éviter : les rayures et les écossais pour des raisons évidentes : peu faciles à poser sur un siège simple, il est presque impossible d’obtenir une finition régulière sur un capiton. En ce qui concerne les motifs, il est intéressant d'essayer d'en placer un sur chaque < .ipiton mais le calcul risque de provoquer une bonne migraine II!Marquage toile blanche 1 et 2 II faut maintenant reporter le tracé des capitons sur la toile blanche en rajoutant l'ampleur à la mesure de base, au feutre ou au crayon car la craie s 'effacera avec la manipulation. Exemple : 6cm x 9cm sans ampleur = 9cm x 12cm avec l'ampleur.