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Vocabulaire du restaurateur
LEXIQUE RESTAURATEUR DE MOBILIER
Abattant : porte que l’on peut abaisser
Abrasif : substance permettant de polir par frottement
Affleurer : mettre différentes pièces au même niveau (au racloir, au papier abrasif…)
Altération : défaut physique du bois à éliminer dans les travaux
Âme : partie centrale d’un panneau plaqué sur le parement et contrebalancé sur le contreparement. Par extension : panneau massif sur lequel, avant le XIXe siècle, est collé un palcage épais, non contrebalancé sur le contreparement
Abraser : mettre un bois à une dimension ou un niveau déterminé.
Aubier : bois en formation
Bâti : cadre entourant un panneau ou ossature d’un meuble
Barre à queue : nom donné par les menuisiers aux pièces de bois qui relient les traverses longitudinales des lits, banquettes, canapés et autres grands sièges afin d'empêcher tout écar-tement qui provoquerait la dislocation du meuble. Les barres à queue s'assemblent aux traverses par des taquets fixés sur celles-ci, taquets qui sont entaillés d'une mortaise en queue d'aronde.
Bec de canne : outil à fut, dont l'extrémité du fer est recourbée en forme de croissant, de façon à ce qu'il coupe davantage sur les côtés. Cet outil sert à dégager et arrondir le derrière des talons et les dessous des baguettes, où la mouchette à joue ne saurait aller.
Bois de rapport : petits fragments de bois utilisés pour former les dessins que l'on appelle « mosaïques ».Bois de boutou debout : le travail du bois de bout ou debout est effectué sur l’extrémité des fibres du bois, où l’on voit les cernes annuels
Bouger : voir travailler
Bretté : se dit des fers de rabots à dents. La planche de ces fers est cannelée sur la longueur de sorte que son taillant présente une quantité de petites dents, lesquelles grattent plutôt le bois qu'elles ne le coupent. Les rabots à dents servent aux ébénistes pour rayer le bois de fond et les feuilles de placage après leur pose.
Brûler (brûler le vernis) : se dit de la dissolution accidentelle du vernis
Brunissoir : outil en matière dure destiné à polir en écrasant les bois cirés
Carré : décor simple engendré par la différence de niveau entre deux surfaces
Chanfrein : angle abattu par un pente régulière
Chant : coté étroit d’un bois, d’un panneau ou d’un ensemble. Poser un montant à chant, raboter à chant…
Chantournée : se dit d’une pièce de courbe
Cernes annuels : traces de croissance du bois
Cheville : pièce servant à maintenir un assemblage
Cœur : bois le plus ancien au centre du tronc
Coin : prisme triangulaire allongé destiné à serre et à maintenir un assemblage (ou à l’écarter)
Contrebalancement : équilibrage des tensions d’un panneau plaqué sur la placage d’un matériau de même nature sur la face opposée
Contrefil, fil/contrefil : inversion locale par rapport au sens général des fibres (fil)
Contreparement : face du panneau opposé au parement
Contreplaque : feuille de placage entre l’âme du bois et le placage de finition
Contreplaqué : panneau composé d’un nombre impair de feuilles de placage collées à fils croisés
Contrepoids : système mécanique de serrurerie servant à équilibrer un abattant, un cylindre etc…
Dresser : raboter droit et plan
Dur (bois) : bois de densité élevée
Elastomère : caoutchouc synthétique
Elégie : se dit d’une rainure large et peu profonde
Embrevé : assemblage en fil de pièces généralement d’épaisseurs différentes
Enture : assemblage utilisé pour « rallonger » une pièce de bois
Epaulement : diminution de la largeur d’un tenon en fonction de son emplacement et de l’assemblage
Etrésillonner : maintenir à l’aide de pièces de bois un montage à consolider
Etuver : passer un bois dans l’eau chaude afin d’assouplir ses fibres pour le courber
Expérience : remplaçait le chef-d'œuvre exigé par les corporations pour accéder à la maîtrise. Pour les fils de maître, le chef-d'œuvre était fréquemment remplacé par une simple « expérience », c'est-à-dire un chef-d'œuvre simplifié.
Fausse coupe : tout angle différent de 90° ou 45°
Faux-fond : panneau de séparation entre deux tiroirs superposés
Feuillure : sur l’angle d’une pièce de bois, angle creusé en angle droit par rapport aux deux faces et de section carrée ou rectangulaire
Fil du bois : sens des fibres
Flipot : morceau de bois rapporté dans une fente pour la boucher
Fourrure : élément de bois sain, incrusté à l’intérieur d’un bois ancien en mauvais état, pour lui redonner consistance et solidité tout en préservant son apparence
Fust : bois servant à l'ameublement Le Livre des Métiers le définit comme suit : « Bois à ouvrer par les charpentiers, les imagiers, les tabletiers, les selliers, les
barilliers, les boisseliers, les couteliers. »Gauche : défaut de planimétrie en forme d’hélice
Grain du bois : grain serré : pores peu visibles ; grain large : pores visibles
Guimbarde : outil servant à aplanir le fond des entailles
Homogène (bois) bois de densité régulière
Hydrotest : appareil mesurant le pourcentage d’humidité du bois
Hygrométrie : appareil mesurant le pourcentage d’humidité de l’air
Jarret : cassure dans le raccord des lignes courbes
Jus (dans son) : se dit d’un meuble d’époque qui n’a subit aucune restauration
Lyophilisation : technique de dessiccation par le froid
Madré : se dit d’un bois veiné par le dessin des fibres transversalement au fil du bois
Mi-bois : entaille à la moitié de l’épaisseur du bois
Montant : dans une construction assemblée, pièce verticale recevant généralement les mortaises : les montants intermédiaires portent des tenons
Nœud : perturbation dans l’orientation des fibres du bois causée par le départ d’une branche
Onglet : coupe à 45°
Panneau : surface de bois massif entourée ou non d’un bâti
Parement : première partie dressée sur un bois, servant de surface de référence pour l’usinage des autres faces. En général, face la plus exposée au regard
Piqué (bois) : se dit d’un bois présentant en surfaces des sorties de galeries creusées par des vers
Pivots : ferrures permettant le déplacement rotatif d’un élément (porte, dessus de table, abattant)
Ponçage : passage à l’abrasif en feuilles, exécuté autrefois à la pierre ponce, à la peau de chien de mer et au charbon de bois
Poreux (bois) : bois qui se laisse facilement pénétrer
Profil : contour du dessin d’une moulure
Queue d’aronde : assemblage de forme trapézoïdale, dont un certain type a été fréquemment utilisé en restauration sous forme de doubles queues d’aronde opposées, appelées « papillons »
Queue de renard : assemblage indémontable plus large dans le fond de la mortaise qu’à son entrée
Recuit : se dit d’un laiton rougi au feu puis refroidi à l’air et rendu malléable par cette opération
Ronce : bois ramageux provenant des fourches de l’arbre : départs de branches ou de racines
Saturation : préparation de sel d’oseille, de cristaux de bichromate de potasse etc… jusqu’à ce que l’eau de dissolution ne puisse plus en absorber
Siccatif : produit qui accélère le séchage
Sorbonne : espèce de cheminée où l'on faisait chauffer jadis la colle et les bois à coller.
Syndic : chef suprême des gardes de la jurande, appelé auparavant « principal ». La garde du métier était confiée à des maîtres âgés et honorables. Elle était formée d'un syndic ou principal et de six jurés choisis parmi les maîtres ayant au moins dix années de maîtrise.
Tanin : substance contenu dans certains bois et qui réagit à l’air , à la lumière et à certains produits chimiques
Tas : sorte d’enclume dont la surface est polie, utilisée pour le redressage des pièces métalliques
Tirer : un bois qui tire est un bois qui se cintre, les rives s’écartant du cœur. Laisser tirer un collage c’est laisser la colle sécher un maximum avant d’affleurer un placage. Se dit aussi des temps d’intervention entre les couches de vernis au tampon.
Travailler : se dit du bois qui change de forme en fonction des tensions internes et de l’atmosphère ambiante
Travers (bois de) : bois dont les fibres sont perpendiculaires à la longueur de l’élément considéré
Tourillon (autrefois appelé goujon) : tige de bois cylindrique servant à assembler
Voilé (vernis) : se dit d’un vernis altéré par une sorte de brouillard
Voilé : voir gauche